WINTZENHEIM 39-45

2 février 1945 : le témoignage d'Edmond Schillinger

UK-Karte

Wintzenheim

 
Grâce à cette carte délivrée le 20 février 1943 à la demande du garage Zeh de Colmar, Edmond Schillinger a pu rester à Colmar et y poursuivre son métier de mécanicien auto.

Motif : Wehrmachtsbetrieb. Facharbeiter in sämtlichen Typen von Kfz 95 % dig für H.K.P. (Heeres-Kraft-Park) beschäftigt. Ein Einziehen des Arbeiters würde die Arbeitsleistung des Betriebs bedeutend vermindern.

Atelier de la Wehrmacht. Mécanicien compétent sur tous les types de poids lourds et employé à 95 % pour le Parc des Forces Armées. Son incorporation réduirait de façon notable les capacités de l'entreprise.

 

A l'époque, je travaillais au garage "Auto-Zentrale Alois Zeh", situé 50 Adolf-Hitler-Strasse (avenue de la République) à Colmar. Mon patron avait demandé mon maintien dans l'entreprise pour éviter mon incorporation. Notre activité consistait principalement à réparer des véhicules de la Wehrmacht, y compris des moteurs de bateaux.

Colmar

Garage Zeh à Colmar (collection Edmond Schillinger)

Colmar

Réparation d'un véhicule de la Wehrmacht-Luft (plaque WL). A droite, Edmond Schillinger (collection Edmond Schillinger)

Colmar

Garage Zeh à Colmar (collection Edmond Schillinger)

Colmar

Garage Zeh à Colmar. Edmond Schillinger 2e à droite (collection Edmond Schillinger)

Colmar

Garage Zeh à Colmar. Edmond Schillinger à droite (collection Edmond Schillinger)

Colmar

L'équipe du Garage Zeh le 11 janvier 1944. A gauche, Edmond Schillinger (collection Edmond Schillinger)

Le 1er février, je réparais une traction appartenant aux Allemands. Sentant la Libération proche, je leur ai dit que la pièce n'était pas disponible, de façon à "garder" la voiture pour les Français. Le 2 février au matin, je suis parti à vélo, vers Colmar, pour me rendre à mon travail. En cours de route, j'ai rencontré Paul Heckly, qui revenait de la ville. Il m'a dit : "Pas besoin d'aller travailler, les Français sont déjà à Colmar, au niveau du cimetière du Ladhof". J'ai poursuivi mon chemin, jusqu'au garage. A 11 heures, nous sommes sortis dans la cour, et nous avons vu les derniers soldats allemands fuir vers la gare avec des traîneaux chargés de matériel et tirés par des chiens. De loin, nous entendions des tirs de mitrailleuses venant du Champ de Mars. Puis je me suis dirigé vers la gare et j'ai pris la passerelle vers la rue du Tir. Quand je suis arrivé à l'octroi, les gens récupéraient déjà les poutres de bois des barrières anti-chars pour se chauffer. J'ai continué mon chemin vers Wettolsheim, pour annoncer la bonne nouvelle à ma femme.

Quelques jours plus tard, la 1ère Armée Française m'a "réquisitionné" pour assurer l'entretien du matériel roulant stationné à Colmar.

Délivré par la 1ère Armée Française, Place de Colmar, il précise :

Le nommé Edmond Schillinger, habitant Wintzenheim, Türkheimerstrasse 2, employé au Garage Citroën *, réquisitionné par la 1ère Armée Française, est autorisé à circuler entre Colmar et Wintzenheim dans l'intérêt de son service.

Le document est co-signé par :
- Allied Expeditionary FO CE - Civil Affairs Office
- Le Général Bapst, Cdt d'Armes délégué de la Place de Colmar, p.o. Chef de Bataillon Henry Adjoint.

* Il s'agissait en réalité du garage Renault, converti en garage Opel durant l'Occupation.

Laisser-Passer daté du 14 février 1945

Colmar

Source : Edmond Schillinger, témoignage recueilli par Guy Frank le 25 mars 2004 


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