En 1943 chez Charles Joerg à l'Ile Roy* (Fontaines-sur-Saône près de Lyon). De gauche à droite :
Charles Joerg, Charles Ingold (devant), Léon Meyer (derrière),
Marguerite Joerg, Paul Hirlemann, Odette Joerg,
Lucien Klinger, Charles Roeslé de Hattstatt (collection Paul Hirlemann
Charles Joerg est né à Wintzenheim le 28 janvier 1904.
Il a rendu d'éminents services à notre pays lors de la dernière guerre, au titre de la Résistance. Un de ses compagnons, Paul Hirlemann, évoque la noble figure de ce grand résistant, qui sur pour ses mérites avait obtenu la croix de guerre et la médaille de la Résistance.
Charles Joerg ayant été en contact permanent avec l'AS (armée secrète) dans la région de Lyon, depuis 1941, adhéra dès les premiers mois de 1942 au réseau "France-Libre". Aussi, n'hésita-t-il pas un instant à héberger des radios et des agents de liaison des réseaux "Électre-Bouleau" et "Action-Londres" et à cacher chez lui des postes clandestins ainsi que des armes, tout ceci en dépit des graves dangers qu'il encourait. Car personne n'ignorait à cette époque qu'en cas d'arrestation par la Gestapo ou l'Abwehr, c'était la mort certaine.
Charles Joerg n'hésitait pas non plus à partager ses maigres rations de ravitaillement avec ces agents clandestins qui, eux, n'avaient la plupart du temps aucune carte de ravitaillement. Pour améliorer quelque peu les "menus" de ceux qu'il recueillait, il alla jusqu'à subtiliser de l'essence au dépôt à côté de son domicile, où il était employé comme gardien. Et ce, malgré la surveillance très stricte des Allemands. Le meilleur produit pour faire du troc n'était-il pas l'essence durant cette période héroïque du gazogène ?
Arrêté avec les siens par la milice le 7 juin 1944 sur dénonciation d'une voisine, il subit diverses tortures. Tous furent libérés le soir même après avoir invoqué la mort de son frère Louis dans l'armée allemande et après avoir prétendu que les jeunes gens qu'il hébergeait étaient des soldats allemands en civil. En fait, il s'agissait d'incorporés de force, des Alsaciens d'Eguisheim, de Mulhouse et de Strasbourg, cantonnés au fort Lamotte à Lyon.
Les sévices endurés ne sont malheureusement pas restés sans conséquences. En effet, Mme Joerg, qui avait subi le supplice dit "de la baignoire", devait décéder trois ans plus tard à l'âge de 38 ans seulement.
Source : Hommage posthume à un grand résistant, DNA du dimanche 18 août 1974
Charles Joerg est décédé à Colmar le 8 août 1974.
* L'Île Roy est une île située sur la Saône, partagée entre les communes de Collonges-au-Mont-d'Or et Fontaines-sur-Saône.
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