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de force dans l'armée allemandeIncorporé
de force dans l'armée allemandeRobert Andlauer a 22 ans quand, le 16 janvier 1943, il est incorporé de force dans l'armée allemande et envoyé sur le front de l'Est. Le 26 octobre 1943, il déserte de la Wehrmacht. Blessé, il se retrouve chez les Russes dans le camp de prisonniers de Marschansk. Le 18 mars 1944, il est transféré au camp de Tambov, qu'il quittera le 7 juillet pour être rapatrié en France avec 1500 Alsaciens-Lorrains. Après un long et pénible voyage par l'Iran, l'Irak, la Palestine, Alger et Oran, il débarque à Marseille le 27 novembre 1944 et repart un mois plus tard pour participer à la Libération de l'Alsace au sein du 1er bataillon de choc.
La Libération des 1500
Dès le printemps 1943, alors qu’est constatée la présence d’Alsaciens-Mosellans sur le front Est, certains, à Londres, dans l’entourage du général de Gaulle, mais aussi en Union Soviétique, comme le secrétaire général du Komintern à Moscou, le Français André Marty ou l’écrivain francophile Ilya Ehrenbourg, envisagent la création, avec les nombreux déserteurs, d’une brigade Alsace-Lorraine qui combattrait aux côtés de l’Armée rouge et qui prolongerait la fraternité d’armes des pilotes de l’escadron Normandie-Niemen, constitué en novembre 1942. À la création d’une unité combattant sur le front de l’Est, est finalement préféré l’envoi d’un contingent de prisonniers en Algérie pour étoffer les troupes de la France libre. Cette option est acceptée, début mai 1944, par le gouvernement soviétique qui donne son accord pour le rapatriement de 1500 prisonniers sur les 1900 Alsaciens-Mosellans alors regroupés au camp 188. Ne sont pas compris dans ce premier convoi, les prisonniers trop faibles ou malades, ou d’autres qui ne paraissent pas sûrs idéologiquement. Après avoir bénéficié d’un régime amélioré et revêtu des uniformes russes tout neufs, les 1500 sont répartis en quatre compagnies. Ils quittent le camp le 7 juillet 1944, derrière un drapeau tricolore frappé de la croix de Lorraine, en défilant devant le général Ernest Petit, chef de la mission militaire de la France libre en URSS. Engagés dans les rangs des forces françaises libres, certains d’entre eux participeront même, dans les rangs des commandos, aux combats de la libération de l’Alsace.
Robert Andlauer a eu la bonne idée de noter ses souvenirs de guerre, pratiquement au jour le jour, dans un petit calepin noir de 10,5 cm de haut sur 6 cm de large (12 cm ouvert), dont voici la transcription.
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Le 03.09.1939, la France entre en guerre contre l'Allemagne.
Le 15.01.1940, je passe le conseil de révision.
Du 03.09.1939 jusqu'au 10.05.1940, c'était la "drôle de guerre".
Le 16.06.1940, les Allemands passent le Rhin. Mon frère Ernest est fait prisonnier par les Allemands à Guebwiller le 17.06.1940.
Le 18.06.1940, les Allemands occupent Wintzenheim .
Le 21.06.1940, la France demande l'armistice. Hitler annexe l'Alsace-Lorraine.
Le 22.06.1941, l'Allemagne envahit la Russie. Le sort de la jeunesse d'Alsace-Lorraine est décidé.
Le 17.08.1941, le service militaire dans la Wehrmacht est ordonné.
Le 07.10.1942, je suis incorporé dans le RAD à Bornitz près de Zeitz.
Le 29.12.1942, je suis libéré du RAD.
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Le 16.01.1943, je suis incorporé dans la Wehrmacht. Je fais mon instruction à Ung. Hradisch en Tchécoslovaquie, dans le régiment d'infanterie 132.
Le 09.04.1943, je rentre en permission pour 15 jours.
Le 18.04.1943, je pars de nouveau pour Ung. Hradisch.
Le 15.05.1943, mon jeune frère Charles part lui aussi pour la Wehrmacht.
Le 01.08.1943, je pars 30 jours dans le "Ernteinsatz" à Obergoss près d'Ilan.
Le 31.08.1943, je rentre de nouveau à la caserne.
Le 16.08.1943, je pars pour Amstetten en Autriche.
Le 18.08.1943, je pars pour le front.
Le 07.10.1943, j'arrive au front de l'Est et je monte en ligne avec la 4e Cie du régiment 467, division 267. Nous sommes au front
entre Briank et Comel, au fleuve "Soj".
Le 26.10.1943, je déserte et entre en captivité russe. En même temps, je suis blessé. Une balle me perfore l'épaule gauche.
Le 26.10.1943 au soir, sans avoir pu soigner ma blessure, il faut faire une marche pieds nus de 200 km.
Le 04.11.1943, nous arrivons au camp de prisonniers d'Ounetcha.
Le 01.12.1943, nous partons avec le train pour le camp de Marschansk.
Le 13.12.1943, nous arrivons au camp. Ici c'était très dur.
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Le 18.03.1944, nous partons de Marschansk pour le camp de Tambov. 1500 Alsaciens-Lorrains sont rassemblés ici.
Le 18.06.1944, je pars avec 300 volontaires pour travailler dans le Kolkoz (travail très dur).
Le 03.07.1944, nous rentrons de nouveau au camp de Tambow.
Le 07.07.1944, nous partons de Tambow pour être rapatriés.
Le 07.07.1944, au soir notre train démarre. Nous passons le 8.7 par les villes de Kliasi, Komowo.
Nous traversons le Don. Le 10.7, nous passons Stalingrad, Rostow. Le 11.7 nous nous engageons dans
le Kuban. Le 13.7 nous arrivons à Bakou. Le 14.7 nous arrivons à la frontière russo-iranaise. Le 15.7 nous quittons la Russie,
nous voici en Iran. Le 15.7 au soir nous arrivons à Tiflis. Nous débarquons du train. Nous sommes embarqués sur des camions.
Le 18.07.1944 vers les 11h du matin, nous arrivons à Téhéran. Ici nous sommes remis entre les mains anglo-françaises.
Le 23.07.1944, départ en camion pour Haïfa (Palestine).
Le 27.07.1944, nous passons la frontière de l'Irak.
Le 28.07.1944, nous passons les villes de Quanonquin et la capitale Bagdad.
Du 28.071944 jusqu'au 01.08.1944, nous roulons dans le désert de Tel-Ferida et du Djebel-Druz.
Le 01.08.1944, nous passons les villes de Rutba, Maïfrag, Nazareth et nous voici à Haïfa en Palestine au bord de la mer Méditerranée.
Du 01.08.1944 au 17.08.1944, nous restons à Haïfa.
Le 08.08.1944, revue par le consul de France et le général Himblot.
Le 10.08.1944, nous sommes visités par la commission d'Alsaciens-Lorrains de Beyrouth (nous avons reçu des friandises).
Le 17.08.1944 à trois heures de l'après-midi, nous embarquons sur un bateau hollandais (Ruys).
Le 19.08.1944, nous longeons la côte de l'Égypte, vue sur Alexandrie.
Le 22.08.1944, vue sur l'île de Sicile, vue sur le mont Etna.
Le 23.08.1944, nous arrivons à Tarente (Italie).
Du 23.08.1944 au 27.08.1944, nous restons à Tarente.
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Le 27.08.1944, nous embarquons sur le bateau français "Ville d'Oran".
Le 28.08.1944, vue sur l'île de Malte et sur l'île de Pantelléria.
Le 29.08.1944, nous arrivons à Alger.
Le 30.08.1944, nous débarquons. Le général Koeltz nous passe en revue. Ensuite nous partons pour Maison-Carrée à 10 km d'Alger.
Le 31.08.1944, le général alsacien Gochet nous passe en revue. Ici nous passons notre convalescence.
Le 12.10.1944, départ de Tenès pour le "Commando" à Sidi-Ferruch.
Le 06.10.1944, à Tenès je rencontre mon copain du village Jean Voné.
Le 11.11.1944, défilé à Alger devant le général Catroux et le général Henri Martin.
Le 13.11.1944, départ de Sidi-Ferruch pour Oran.
Le 15.11.1944, nous arrivons à Oran.
Le 21.11.1944, nous embarquons sur le bateau pour la France.
Le 27.11.1944, nous débarquons à Marseille. Nous sommes installés dans un camp à Aubagne à 24 km de Marseille.
Le 17.12.1944, départ d'Aubagne. Arrivée au camp du Valdahon le 20.12.1944.
Le 26.12.1944, départ de Cuyans-Durnes pour Beaucourt.
Le 27.12.1944, j'arrive à Beaucourt. Maintenant je suis définitivement au 1er Bataillon de Choc.
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Le 10.02.1945, je pars de Beaucourt pour Colmar. Le même soir j'arrive chez moi à Wintzenheim, je retrouve mes parents en très bonne santé.
Du 10.02.1945 au 17.02.1945, je reste cantonné à Colmar.
Le 17.02.1945, départ de Colmar pour Rouffach. Nous restons à Rouffach du 17.02 jusqu'au 25.03.1945.
Le 25.03.1945, départ pour Niederbetschdorf.
Le 09.04.1945, départ de Niederbetschdorf pour Karlsruhe.
Le 03.04.1945 au soir, nous couchons à Germersheim en Allemagne, au bord du Rhin.
Le 04.04.1945, nous passons le Rhin sur des barques et le même soir nous arrivons à Karlsruhe. Le reste à Karlsruhe jusqu'au 08.05.1945.
Le 08.05.1945, départ pour Colmar (en mission).
Le 09.05.1945 le matin à 4h, nous arrivons à Colmar. Ici j'apprends l'armistice.
Le 13.05.1945, départ de Colmar pour l'Allemagne en camion.
Le 13.05.1945 au soir, nous arrivons à Goppertsweiller (arrondissement de Friedrichshafen).
Le 27.06.1945, je reçois un télégramme que mon frère Charles est rentré de la Wehrmacht.
Le 07.07.1945, départ de Goppertsweiller pour la France.
Le 07.07.1945, arrêt à Colmar dans l'après-midi. Nous restons là pendant 2h. J'en profite pour faire un tour chez
mes parents à Wintzenheim. Je rencontre mon frère Charles. Le même soir, départ pour Villé (près de Sélestat).
Nous restons là-bas jusqu'au 23.07.1945.
Le 15.07.1945, le pars en permission pour 48h.
Le 22.07.1945, je reviens à Wintzenheim à moto avec un copain.
Le 23.07.1945, départ de Villé pour Ravensburg au Wurtemberg.
Le 27.07.1945, nous arrivons à Ravensburg.
Le 03.08.1945, départ pour Masevaux.
Le 06.08.1945, départ de Masevaux pour Ravensburg.
Le 07.09.1945, j'apprends que je vais être démobilisé.
Le 08.09.1945, je pars de Ravensburg pour passer le centre démobilisateur à Altkirch.
Le 08.09.1945 le soir, j'arrive à Wintzenheim.
Le 11.09.1945, je descends à Altkirch pour être démobilisé.
Le 12.09.1945, je passe à la caserne de Colmar pour avoir mes papiers. Depuis le 20.09.1945, je suis civil.
Ma carrière militaire est terminée le 29.09.1945.
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