Élus et représentants du monde associatif ont dévoilé la stèle à la mémoire des
incorporés de force sur le parvis des écoles, dorénavant appelé « parvis des
Incorporés de Force »
(photo Thierry Struss)
Un dépôt de gerbe, vendredi matin, a donné le coup d’envoi des commémorations du 8 mai à Wintzenheim. Des moments d’émotion ont suivi, notamment lors de l’inauguration du « parvis des Incorporés de Force » et d’une stèle.
Le maire de Wintzenheim, Serge Nicole, en
compagnie des présidents de l'UNC Christian Calabrese et de l'Adeif Antoine Abt,
a déposé ce vendredi une gerbe au pied du monument aux morts, donnant le coup
d'envoi d'une matinée marquant le 70e anniversaire de la fin de la
Seconde Guerre Mondiale. Au son de la sonnerie aux morts, le public s'est
recueilli, en présence du conseiller départemental Lucien Muller et du
conseiller régional Jacques Cattin.
Jean-Pierre Muller, président de l'Union nationale des sous-officiers en
retraite, et Henri Jourdan ont été respectivement décorés de la médaille de la
Reconnaissance de la nation Algérie et de la Croix du combattant.
Plus de 200 jeunes enrôlés de force
Cette cérémonie encadrée par les drapeaux des associations patriotiques qui
déployaient un bel éventail tricolore, un détachement du corps des sapeurs
pompiers, et par les prestations de l'Harmonie Hohlandsbourg, a été précédée par
un office religieux à la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Secours.
L'ensemble des participants a ensuite rejoint le parvis du groupe scolaire
pour une émouvante cérémonie. En effet, la Ville a rendu un vibrant hommage aux
incorporés de force en inaugurant le « parvis des Incorporés de Force », où a été érigé
une magnifique sculpture représentant un soldat.
Avant de dévoiler cette statue réalisée par l'artiste-sculpteur Patrick
Berthaud, avec le précieux concours du tailleur de pierre Elio Augusto, le maire
a rappelé qu'entre 1942 et 1945, plus de 200 jeunes originaires de la cité ont
été contraints de servir l'armée allemande. 55 d'entre eux ont perdu la vie dans
les combats ou en détention dans les camps de prisonniers soviétiques comme
Tambow. Huit avaient moins de 20 ans. Trois familles de
Wintzenheim ont perdu deux fils, l'un sous
l'uniforme français et l'autre sous l'uniforme allemand, Les survivants restent
durablement marqués d'avoir servi sous un uniforme qu'ils n'ont pas choisi de
porter. Et le maire d'ajouter « ce drame est notre histoire, ne l'oublions
pas ».
Moment d'intense émotion aussi avec la lecture par deux enfants de l'école
primaire d'un texte sur les Incorporés de Force, et aussi la lecture d'un poignant
témoignage d'un incorporé de force, Jean-Paul Zind, par son petit-fils.
Source : Sven Bachert, L'ALSACE du samedi 9 mai 2015
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Jean-Paul ZIND le 1er juin 1944 à Krakau (Cracovie en Pologne)
Le témoignage de NicolasBonjour, je m'appelle Nicolas et je vais vous raconter l'histoire de mon
arrière grand-père qui a vécu la 2ème guerre mondiale. Mon arrière grand-père
s'appelait Jean-Paul Zind. Il est mort il y a quatre mois et je pense qu'il
aurait aimé voir cette statue. Source : Nicolas Da-Ros, arrière petit-fils de Jean-Paul Zind, 8 mai 2015
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Wintzenheim a payé un lourd tribut à l'incorporation de force. Plus de 200 jeunes ont été enrôlés de force et 55 ne sont pas revenus. Une statue, inaugurée hier devant l'école de la Dame Blanche, leur est dédiée.
Le bloc de cinq tonnes de grès des Vosges, en
provenance de Vittel, a été dégrossi par le tailleur de pierre, Elio
Augusto, avant que le sculpteur, Patrick Berthaud, le façonne pour en faire
cette statue, symbole de l'incorporation de force.*
Elle a été inaugurée hier par la municipalité de Wintzenheim, en présence
notamment de Antoine Abt, bientôt 90 ans, l'un des 200 jeunes de la commune
enrôlés de force dans l'armée nazie. « Cinquante-cinq d'entre eux perdront
la vie dans les combats ou en détention dans les camps de prisonniers
soviétiques comme Tambow », a souligné le maire, Serge Nicole. « Huit
avaient moins de 20 ans. Trois familles de Wintzenheim perdront deux fils,
l'un sous uniforme français et l'autre sous l'uniforme allemand ».
« On peut le voir tué sur un champ de bataille ou alors lançant un cri de désespoir »
Posée sur un socle d'une tonne, la statue a été
réalisée en moins d'un mois et demi par l'artiste. Et l'œuvre semblait
faire l'unanimité hier. Incarnant un Alsacien ou un Mosellan portant
l'uniforme de la Wehrmacht, le soldat de grès est à genoux et semble touché
au cœur. L'interprétation reste libre insiste Patrick Berthaud. « On peut
le voir tué sur un champ de bataille ou alors lançant un cri de désespoir ».
Si l'incorporé de force est affublé de tous les
accessoires du classique fantassin allemand, il ne porte pas de fusil ou de
pistolet. « Nous sommes devant une école et il aurait été inopportun de le
représenter avec une arme », note le sculpteur.
Cependant, le choix d'installer la statue devant
l'école de la Dame Blanche, sur cet espace baptisé hier parvis des
Incorporés de Force, est totalement assumé par la mairie. « Beaucoup d'enfants et de
familles passeront devant cette œuvre et s'interrogeront sûrement sur sa
signification », estime Serge Nicole. « C'est cela aussi, le devoir de
mémoire que nous devons faire perdurer ».
Pourquoi transmettre ? « Pour ne pas oublier et nous
préserver du retour de la barbarie. Pour nourrir le lien intergénérationnel
indispensable à toute société. Pour inviter les jeunes à réfléchir sur
l'actualité de notre histoire. Pour lutter contre les paroles et les actes
qui se nourrissent de la haine et des négationnismes », a répondu Jean-Marc
Todeschini, secrétaire d'État chargé des Anciens combattants et de la
Mémoire, dans une tribune publiée avant-hier dans le Huffington Post.
Son message pour le 70e anniversaire de la
Victoire a été lu plus tôt dans la matinée par le président de l'UNC,
Christian Calabrese. Serge Nicole lui a emboîté le pas, insistant sur le
devoir de vigilance, 70 ans après la capitulation allemande. « Aujourd'hui,
nous ne sommes pas en guerre contre un peuple pour des idées ». Le combat
actuel est plus insidieux. Il est économique et social a-t-il rappelé.
Lors de cette cérémonie commémorative, deux personnes
ont été décorées. Jean-Pierre Muller a reçu la médaille de reconnaissance de
la Nation avec agrafe "Afrique du Nord" ; Henri Jourdan a reçu cette même
médaille ainsi que la croix du combattant avec agrafe "mission extérieure".
Source : N.R., les DNA du samedi 9 mai 2015
* La statue qui a été érigée devant l'école La Dame Blanche a coûté 17.500 EUR (Conseil Municipal du 22 mai 2015, DNA du dimanche 24 mai 2015).
(photo Thierry Struss)
« Entre 1942 et 1945, plus de 200 jeunes originaires de Wintzenheim
seront contraints de servir dans l'armée allemande », a rappelé Serge Nicole,
maire de cette commune de la région de Colmar. « 55 d'entre eux perdront la vie
dans les combats ou en détention dans les camps de prisonniers soviétiques comme
Tambow. »
La municipalité a souhaité leur rendre hommage hier à travers
l'inauguration d'une statue installée sur un espace baptisé « parvis des
Incorporés de Force ». L'œuvre, en grès des Vosges, réalisée par le sculpteur Patrick
Berthaud, est posée à deux pas de l'entrée d'une école. Un choix voulu par le
maire qui y voit ainsi une contribution au devoir de mémoire.
Le soldat, incarnation de l'incorporé mosellan ou alsacien, à genoux, revêt l'uniforme de
la Wehrmacht et pose sa main droite sur son cœur. « On peut le voir tué sur un
champ de bataille ou lancer un cri de désespoir », note l'artiste qui a façonné
ce bloc de grès en moins de deux mois.
Source : DNA du samedi 9 mai 2015
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Aujourd’hui Wintzenheim rend hommage à ces incorporés de force en
inaugurant le parvis des «Incorporés de Force». Pourquoi avoir fait le choix de mettre
cette magnifique sculpture représentant un soldat devant les écoles ? Beaucoup
d’enfants et de parents passeront devant cette stèle et pourront lire ce
qu’étaient les incorporés de force. C’est cela le devoir de mémoire que nous
devons perdurer.
Merci à l’artiste Monsieur Patrick BERTHAUD, sculpteur, pour
cette très belle réalisation, à Monsieur Elio AUGUSTO pour son précieux concours
et à Monsieur Ludovic CONTE, des services techniques.
Source : Serge NICOLE, maire de Wintzenheim, en conclusion de son discours inaugural, 8 mai 2015.
(photo Thierry Struss)
22 juin 1941 : Hitler attaque l’URSS, son ancien allié. Six mois plus tard, devant Moscou, la Wehrmacht connaît sa première défaite. Dès lors, le Führer jette dans le conflit toutes les ressources du Reich. Tous les territoires annexés sont mis à contribution.
25 août 1942 : le Gauleiter Robert Wagner décrète l’incorporation obligatoire en Alsace, six jours après son collègue Bürckel en Moselle. Presque simultanément l’administration civile allemande règle la question de la nationalité des Alsaciens et des Mosellans, toujours français en droit, au mépris de la convention d’armistice de juin 1940 et des conventions de la Haye qui interdisent à la puissance occupante de mobiliser la population d’un territoire occupé. Malgré les protestations au demeurant fort molles du gouvernement de Vichy, le Reich fait d’eux des citoyens allemands. Dans la population, c’est le tollé. Les conseils de révision sont le théâtre d’émeutes. La plupart des jeunes gens n’acceptent pas de servir dans l’armée allemande. Certains s’évadent et rejoignent la résistance pour échapper à l’envoi au front. Les autres, pour éviter de terribles représailles à l’égard de leurs familles, se laissent incorporer. Ils deviendront les « Malgré-Nous ». Au total, 130.000 jeunes Alsaciens et Mosellans sont incorporés et, pour l’essentiel d’entre eux, envoyés sur le front russe ou dans la marine de guerre. Près de 42.000 sont morts ou disparus, ce qui montre le lourd tribut payé par l’incorporation de force.
Entre 1942 et 1945 plus de 200 jeunes
originaires de Wintzenheim seront contraints de servir dans l’armée allemande.
55 d’entre eux perdront la vie dans les combats ou en détention dans les camps
de prisonniers soviétiques comme Tambow. Huit avaient moins de 20 ans. Trois
familles de Wintzenheim perdront deux fils, l’un sous l’uniforme français et
l’autre sous l’uniforme allemand. Les survivants resteront durablement marqués
d’avoir servi sous un uniforme qu’ils n’ont pas choisi de porter.
Passant ne l’oubliez pas : ce drame est notre histoire !
Wintzenheim, le 8 mai 2015
Les deux doigts de la main gauche cassés.
Serge Nicole, maire de Wintzenheim, était très remonté hier matin lorsqu'il a appris la dégradation de la statue installée devant l'école La Dame Blanche et inaugurée le 8 mai dernier.
« Je n'ai pas peur de le dire, il s'agit d'une profanation ! », tempête celui qui va, au nom de la commune, déposer plainte à la gendarmerie. C'est un élu de la majorité qui s'est aperçu, ce week-end, que deux doigts de la main gauche du personnage, qui incarne un incorporé de force, avaient été cassés.
S'agit-il d'une dégradation volontaire ou d'un accident ? « Il ne s'agit peut-être pas d'un acte de malveillance... Nous avons déjà vu des jeunes jouer au ballon à cet endroit », note Serge Nicole qui va, du coup, interdire les jeux sur ce parvis.
Cette statue, en grès des Vosges, réalisée par le sculpteur Patrick Berthaud, avait été commandée par la municipalité qui souhaitait ainsi rendre hommage aux incorporés de force (plus de 200 pour la seule commune de Wintzenheim, enrôlés dans les armées du IIIe Reich.
Face à cette petite délinquance, Serge Nicole veut renforcer le système de vidéosurveillance avec la pose de nouvelles caméras, rue Clemenceau, dans le square des anciennes écoles et devant l'école La Dame Blanche. Plusieurs sont déjà en service en vieille ville et à Logelbach.
Source : DNA du mardi 2 juin 2015
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