WINTZENHEIM 39-45

Le triste sort des prisonniers français au camp de Neuf-Brisach


Alice AubertAlice Aubert avait 13 ans en 1940. Fille des époux Finance, elle participait à la préparation des colis. Et le matin, quand elle se rendait à l'école, elle offrait ses tartines aux prisonniers polonais qui se trouvaient près du Pfeffel à Colmar (photo Guy Frank, 17 juin 2004)

Un mouvement de solidarité organisé par la Croix-Rouge

Les prisonniers français qui se trouvaient internés au "Kriegsgefangenenlager Neu-Breisach im Elsass", le camp de prisonniers de Neuf-Brisach, manquaient de tout, et surtout du minimum vital. Il s'agit pour l'essentiel de soldats de l'ancien 317e R.I.* Pour les aider à survivre, une infirmière de la Croix-Rouge, Mlle Vallois, a pu organiser un mouvement de solidarité auquel les habitants de Wintzenheim ne sont pas restés insensibles. Les commerçants également étaient mis à contribution. Ils essayaient de réunir les articles demandés par les prisonniers, s'adressant, quand il le fallait aux boulangers et paysans du village. L'épicerie Finance, par exemple, se fournissait en pain chez le boulanger Gaudel. Comme celui-ci manquait de farine, son épouse faisait cuire chaque jour une marmite pleine de pommes de terre qu'il mélangeait à la pâte pour pouvoir cuire la quantité de pains demandés. Chaque semaine, Mademoiselle Vallois venait à Wintzenheim, avec un véhicule de la Croix-Rouge et, sous la surveillance des Allemands, elle  cherchait les colis préparés dans des sacs en toile à l'intention des malheureux, et apportait les nouvelles commandes. Il va sans dire que les commerçants étaient généreux, glissant ci et là une tranche de lard en plus, un pot de confiture en prime, comme en témoignent les lettres poignantes conservées par la famille Finance.

* Le 317e Régiment d'Infanterie fait partie de la 54e D.I. et arrive en Alsace à la Noël 1939. Il navigue au fil des semaines dans le centre Alsace. A partir du 26 avril 1940 et jusqu'à la défaite, le régiment a son PC à Urschenheim (Source : Johnny Fellmann, Turckheim)

WintzenheimL'épicerie Finance, 13 rue du Mal Joffre, vers 1937. Elle est tenue par Émilie Kling, épouse du serrurier Charles Finance (collection Alice Aubert)

L'épicerie-café Finance de Wintzenheim

La famille Finance avait hébergé des soldats français en juin 1940 avant leur repli sur la vallée de Munster à l'arrivée des Allemands, et ce sont probablement eux qui se sont adressés les premiers à la petite épicerie de Wintzenheim pour se procurer des victuailles. Écrites au crayon, parfois à l'encre, ces lettres sont toutes adressées à Madame Charles Finance, Épicerie-Café, rue du Maréchal Joffre, Wintzenheim, Haut-Rhin. Les enveloppes, contenant pour certaines plusieurs correspondances, jusqu'à sept, ne sont pas affranchies puisqu'elles ont été acheminées par la Croix-Rouge. Elles portent généralement la mention "Demande de colis pour prisonnier français. Merci", et parfois "Aux bons soins de Mlle Vallois, Croix-Rouge". L'écriture est souvent la même, car l'un des prisonniers, Roger Legeay, a fait office d'écrivain public, co-signant parfois les commandes de ses camarades. 

Du pain, du tabac et du savon

Certaines de ces lettres contiennent des informations intéressantes : "Je suis prisonnier depuis près d'un mois" ou "Pour l'instant nous entendons des bruits de départ, aussi je vous demanderais de nous expédier ce colis au plus tôt", ou encore "des camarades partent du camp, près de 1500 par jour pour l'Allemagne". Mais surtout, leurs commandes passées à l'épicerie Finance permettent d'analyser leurs besoins et de constater à quel niveau ils sont démunis. La plupart des commandes sont collectives, et commencent ainsi : "Je vous demande pour moi et 3 camarades, un colis d'une valeur de XX frs"... Suit la liste des produits souhaités : en premier lieu, les prisonniers réclament de la nourriture, dont la base est constituée de boules de pain de deux ou trois livres, parfois améliorée de fromage, de saucisson ou de conserves, puis vient le tabac et le papier à cigarettes, et enfin le savon, car visiblement les produits d'hygiène sont rares dans le camp. Certaines lettres se terminent par "... s'il reste un peu d'argent, complétez avec les produits que vous pouvez vous procurer, faites pour le mieux", sans oublier les remerciements "... tous mes camarades se joignent à moi pour vous remercier pour le mal que vous vous donnez pour nous" et parfois un petit mot gentil pour la fille de la maison "Notre bon souvenir à Mademoiselle Alice". Parfois aussi, elles comportent des compliments pour les produits fournis : "remettez-nous du fromage, qui est délicieux", ou "des confitures, qui sont excellentes"...



Parmi les 110 lettres, une carte postale...

Exception à la règle des lettres portées par "la dame de la Croix-Rouge, la dévouée infirmière Mlle Vallois", cette carte postale F.M. écrite le 19.07.1940 à Monsieur Charles Finance, et portant le cachet rond "Kriegsgefangenenlager Neu-Breisach", et un deuxième cachet "Geprüft z. Bêf zugelassen"

Neuf-Brisach Neuf-Brisach

Commentaire de Gilbert Miclo :

Ce cachet de censure est intéressant. Il signifie Geprüft z(ur) Bêf(ördern) / zugelassen. Traduction : contrôlé pour expédition / admise. La marque au crayon est la signature du censeur. Concernant l'accent circonflexe sur le e de Bêf, n’oublions pas que ces cachets dans beaucoup de cas, ont été fabriqués à l’aide de composteur. Une explication : il n’y avait pas assez de e, alors on a pris le ê, ce qui veut dire que le composteur était français. Autre possibilité, ces boîtes de compostage n’étaient plus complètes au bout de plusieurs utilisations (les lettres se perdaient, ou restaient sur les cachets mêmes)  


Extraits de quelques lettres adressées à Madame Finance

Lettre non datée. Paul Joubert écrit : Monsieur, je m'excuse tout d'abord de cette liberté, mais ayant été cantonné à Wintzenheim, je me permets de vous adresser cette demande, celle d'un colis, étant prisonnier au camp de Neuf-Brisach. Je vous serais très reconnaissant de m'envoyer pour la somme de 150 frs en un ou deux colis suivant votre possibilité, en pain, saucisson, conserves, pâtes, vermicelles, potages ou kub, haricots secs, fromage, tabac et papier à cigarettes (savon de toilette si possible)... Paul Joubert

10.07.1940 : Chère Madame, toujours la même chose, un colis pour plusieurs camarades, 3 boules de pain et ce que vous aurez. Faites pour le mieux et encore une fois merci. Soldat Maurice Regnier

13.07.1940 : Monsieur et Madame, trois camarades prisonniers vous seraient très obligés si vous pouviez leur faire parvenir un colis pour le plus tôt possible... Vous pourrez remettre ce colis à Mlle Vallois qui se chargera de nous le faire parvenir... Manuel Robien

13.07.1940 : Madame, je vous demande si vous pourriez nous préparer un colis, comme celui du camarade Granger reçu hier, il vous en remercie. Je vous joins 50 frs et je remets ma lettre à Mlle Vallois qui est très gentille pour nous... Roger Legeay

14.07.1943 : Chère Madame, auriez l'amabilité si possible de m'envoyer un colis dans les 80 frs pour plusieurs camarades. Je vous joins cette somme dans la lettre... Merci à Mlle Vallois qui s'occupe de nous et qui fait son possible pour nous aider... Alain Le Moal

16.07.1940 : Chère Madame, je vous refais une commande pour plusieurs camarades. 4 boules si possible, conserves, fromage et ce que vous pourrez, savon. Merci pour eux. Caporal Robert Maurice

17.07.1940 : Chère Madame, prisonnier depuis près d'un mois, j'ai déjà tenté de vous écrire, mais j'ignore si vous avez eu ces lettres. On m'offre la possibilité de vous faire parvenir directement ce mot, et j'en profite, espérant que vous pourrez me rendre le service demandé. Celui qui vous écrit cette lettre est le secrétaire que vous avez aimablement logé chez vous (le dernier soldat probablement), et qui vous serait obligé de lui envoyer dès que possible les objets suivants : 1 paire de chaussettes coton pointure 40, 3 boules de pain, 2 paquets de tabac, 2 carnets de papier gommé pour faire les cigarettes, 1 morceau de savon, 1 paquet de "Persil" ou autre pour lavage, 2 ou 3 saucissons secs, 1 pot de miel, et complétez au mieux par des conserves et du fromage. Je confie cette lettre aux bons soins de Mademoiselle Vallois, et j'y joins un billet de 100 frs. PS : Est-ce que dans mon départ précipité le dimanche matin, je n'aurais pas laissé mes chaussons chez vous ? Si oui, voulez-vous s'il vous plait les joindre. Caporal Godbert 

17.07.1940 : Chère Madame, je vous refais une commande de 3 colis pour des camarades en pensant que vous pourrez le faire, je sais que le ravitaillement est très dur pour vous... PS : Pourriez-vous faire parvenir la lettre pour Ammerschwihr à cette personne. Merci de ma part... Roger Legeay

19.07.1940 : Monsieur, je vous serais très obligé de bien vouloir me faire parvenir un colis d'alimentation, avec pain, d'une cinquantaine de frs, en y joignant la facture dont je vous règlerai bien entendu le montant. Je suis le chef-comptable d'une compagnie qui a eu l'occasion de faire des achats, il y a déjà un certain temps et je pense que vous ne verrez aucun inconvénient à me rendre ce service. St Chef Roger Jacob (exception : ce courrier est envoyé par carte postale F.M.)

19.07.1940 : Chère Madame, Bien reçu le colis individuel pour 9 camarades au nom de Banaché, mais le pain n'y était pas. Je pense qu'il sera là ce soir. Merci pour ce que vous avez trouvé, nous nous sommes arrangés, et je vois que vous avez beaucoup de difficultés à vous ravitailler... Je vous envoie 6 sacs de toile pour mettre les colis personnels, car cela donne toujours des difficultés au sujet du partage et cela fait des mécontents... Je vous remets une lettre comme d'habitude. J'attends toujours une lettre de cette personne et je sais que pour le courrier c'est très dur à avoir... Roger Legeay

21.07.1940 : ... Je voulais vous demander de ne pas mélanger ma commande avec les autres, car hier j'ai eu des difficultés pour les autres camarades, et pour une boule de pain, on en vient presque à se battre... Roger Legeay

23.07.1940 : Madame, nous vous serions très reconnaissants de vouloir bien nous envoyer un colis comme vous l'avez fait pour beaucoup de nos camarades... Joseph Zeillet

23.07.1940 : Madame Finance, veuillez nous expédier s'il vous plait un colis pour 5 camarades contenant le plus possible de pain et le reste en biscuits, etc, etc... comme vous en avez l'habitude. Pour la somme de 75 frs... Louis Chauffour

24.07.1940 : Chers amis, veuillez recevoir tous mes remerciements ainsi que ceux de mes camarades, puis toute notre reconnaissance pour votre excellent colis. Je me permets de renouveler une nouvelle commande... Alexis Leroux

27.07.1940 : Madame, veuillez trouver inclus 130 frs pour lesquels vous voudrez bien nous faire parvenir le plus tôt possible les objets suivants : 8 boules de pain, 6 paquets de cigarettes ou tabac (surtout car nous n'en avons pas), 50 enveloppes, 4 boites de crème de gruyère, 1 paire de chaussettes laine pointure 42, 1 morceau de savon. Pour le complément faites pour le mieux. PS : Auriez-vous l'amabilité de demander à l'instituteur s'il ne posséderait pas une vieille grammaire et une histoire de langue française à me faire cadeau ? Merci beaucoup. Sergent P. Follveider

27.07.1940 : ... Je suis persuadé que vous apporterez tous vos soins dans la préparation et l'envoi de ce colis fort réconfortant et vous en remercie de tout mon cœur... Un poilu du 330 qui n'a point oublié l'accueil familial de votre sympathique toit. C. Brault

27.07.1940 : Chère Madame et cher Monsieur, je me fais à nouveau l'intermédiaire d'un autre groupe de sous-officiers qui désireraient également une petite commande. Je ne doute pas que vous ferez votre possible pour nous aider encore et nous permettre d'améliorer l'ordinaire... Sergent G. Claude

27.07.1940 : ... Je vous demanderai si possible de faire au plus vite, car des camarades partent du camp, près de 1500 par jour pour l'Allemagne et ils voudraient avoir quelques vivres pour la route, car on ne sait pas si nous recevrons quelque chose en cours de route. Je vous remercie ainsi que mes camarades de tout ce que vous avez fait pour nous, pour les colis, pour nous satisfaire, nous ne l'oublierons pas. Et nous espérons quand même qu'on nous libérera à la longue... Roger Legeay

28.07.1940 : Chère Madame, je vous serais reconnaissant de pouvoir m'envoyer ce colis si vous avez cela chez vous. Nous sommes dix : 2 brosses à dents, 10 pains de 3 livres, 2 saucissons, 3 boites de pâté, 3 1/2 livres de chocolat, 1 livre de gruyère, 3 paquets de tabac gris, 2 cahiers à cigarettes, 2 savonnettes, quelques boites de sardines (des petites), et un gant de toilette... Je vous mets 120 frs dans la lettre, utilisez le tout, mettez le plus en pain... Maurice Jarry

28.07.1940 : Chère Madame, je vous fais une commande pour une somme de 300 frs pour des camarades qui doivent partir dans le courant de la semaine prochaine. Je vous serais reconnaissant de faire pour le mieux, et le plus vite que vous pourrez. Je voudrais si possible 18 pains de 2 livres et 16 boules de 3 livres, du fromage, du pâté, et ce que vous aurez. Pourriez-vous me mettre du papier à cigarettes, des pierres à briquet et ce que vous trouvez comme tabac. Chère Madame, faites pour le mieux, et je vous remercie au nom de mes camarades. Je vous ai renvoyé des sacs par Mlle Vallois, et quelques commandes. Encore une fois merci... Roger Legeay

28.07.1940 : ... Pour l'instant nous entendons des bruits de départ, aussi je vous demanderais de nous expédier ce colis au plus tôt... Albert Boulière

28.07.1940 : Monsieur et Madame, nous avons bien reçu mes camarades et moi votre colis de la semaine dernière, nous avons été très satisfaits et nous vous remercions. Nous vous adressons une nouvelle commande pour la somme de 50 frs... Nous vous retournons le sac dans lequel était le premier colis. Merci d'avance... Charles Sauvage

29.07.1940 : Madame et Monsieur, j'ai l'honneur de solliciter de votre amabilité pour vous demander de bien vouloir m'envoyer un colis de vivres, 4 kilos de pain, conserves, saucisson, tabac, enfin ce que vous pouvez, car nous n'avons pas grand chose à manger... PS : et du papier à cigarettes SVP. Sergent Deshail

29.07.1940 (samedi) : Madame, je vous serais très reconnaissant de me procurer les articles que je vous inscris ci-dessous. Nous sommes quatre : 2 savons de Marseille ou similaires, 1 tube de dentifrice, 3 ou 4 savonnettes, 1 paquet d'enveloppes, du pain si possible, 1 ou 2 paires de chaussettes ordinaires pointure 42, 1 ou 2 lames pour rasoir mécanique, tout cela le plus tôt possible, étant sujets à partir vers la fin de la semaine pour une destination inconnue, et nous n'avons plus rien de tout cela... François Nicolas

31.07.1940 : Chère Madame, je vous envoie ce petit mot pour vous demander de faire au plus vite pour mes colis. J'ai des camarades qui partent demain soir pour être libérés sur des camps, et j'ai du pain, c'est pour eux. Pour moi, je m'en vais samedi matin, car nous sommes les derniers à partir... Roger Legeay

Une commande d'André Gandemer comporte 2 boules de pain de 3 livres, 1 boule de 2 livres, 6 paquets de nouilles, 2 paquets de macaronis, 1 saucisson, 3 fromages Madelon, 1 portion de Port-Salut, 3 boites de Mon Chéri, 1 paquet d'enveloppes, 1 paquet de cartes-lettres, 1 boite fromage (camping)...

Une commande de René Granger comporte 15 boules de pain de 2 livres, 1 saucisson, 1 munster, des sardines ou du thon, des cigarettes, des confitures. L'expéditeur précise : Chère Madame, vous seriez bien gentille de m'envoyer le nombre exact de boules commandées, 15, car je dois les partager avec plusieurs camarades. Quant au colis, veuillez bien me l'envoyer à mon nom, c'est à dire de ne pas le mélanger avec d'autres, car il y a eu des histoires pour le partage précédent. Mes copains me chargent de vous envoyer leurs remerciements, quant à moi, je vous prie d'agréer tout mon bon souvenir, espérant vous revoir un jour...

Alexis Leroux joint à son billet 50 frs pour une commande de pain ou à défaut de pâtes, lentilles, haricots secs ou riz. Il précise : Expédiez au plus vite si possible, car nous partons samedi...


Près de 110 lettres de prisonniers sont conservées par Alice Aubert

001_10.07.1940 : Soldat Maurice Regnier, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 9e Cie
002_12.07.1940 : Lucien Simon, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
003_13.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
004_13.07.1940 : Manuel Robien, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
005_13.07.1940 : Soldat Coustillon, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
006_13.07.1940 : Marcel Bouchard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
007_13.07.1940 : Cal-Chef P. Cameion, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
008_13.07.1940 : André Dorard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
009_14.07.1943 : Alain Le Moal, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
010_14.07.1940 : Maurice Carpentier, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
011_14.07.1940 : Caporal-Chef Paul Drieux, 11e Génie, 1er Régiment, 1er Bataillon, 4e Cie
012_15.07.1940 : René Granger, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
013_15.07.1940 : Sergent-Chef Paul Gillet, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie (carte-lettre)
014_16.07.1940 : Cal Robert Maurice, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
015_16.07.1940 : Soldats Robert et Granger, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
016_16.07.1940 : Soldat Hubert Gauthier, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie, 3e Section
017_16.07.1940 : Soldat Barouch, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
018_16.07.1940 : Soldat Albert Boulière, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
019_16.07.1940 : Soldat Henri Banaché, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
020_16.07.1940 : Louis Saint-Michel, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
021_16.07.1940 : Caporal Jacques Marteau, 3e Division, 12e Régiment, 2e Bat. 4e Cie
022_16.07.1940 : André Dorard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
023_16.07.1940 : Soldat Alfred Milsent, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
024_16.07.1940 : Joseph Dauffy, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
025_16.07.1940 : Sergent P. Follveider, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
026_17.07.1940 : Soldat Raymond Rocheteau, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
027_17.07.1940 : Soldat Pierre Portal, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
028_17.07.1940 : Soldat Yves Mériquet, 3e Division, 9e Régiment, 3e Bat. 9e Cie
029_17.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
030_17.07.1940 : Caporal Godbert, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 9e Cie
031_17.07.1940 : Gabriel Niepceron, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
032_17.07.1940 : Sergent Chalgon, Caporal Roger, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
033_18.07.1940 : Cal-Chef Pierre Couron, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
034_18.07.1940 : Cal-Chef Maurice Fournical, 2e Division, 7e Régiment, 4e Bat. 16e Cie
035_18.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
036_18.07.1940 : Caporal-Chef Paul Drieux, 11e Génie, 1er Régiment, 1er Bataillon, 4e Cie
037_18.07.1940 : Sergent Louis Bigarnet, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
038_18.07.1940 : S. Nouaille, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
039_18.07.1940 : Alexis Leroux, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
040_18.07.1940 : Jean Grimaud, 1ère Division, 3e Régiment, 4e Bat. 14e Cie, 1ère Section
041_18.07.1940 : Soldat Sucereau Mary, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
042_18.07.1940 : Michel Cauty, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie, 1ère Section (avec n° 105)
043_18.07.1940 : Soldat Armand Echard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
044_19.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
045_19.07.1940 : St Chef Roger Jacob, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie (carte postale)
046_20.07.1940 : Sergent A.D. de Vaubernier, 1ère Division, 3e Régiment, 2e Bat. 8e Cie
047_20.07.1940 : Louis Lhuissier, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
048_21.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
049_22.07.1940 : Manuel Robien, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
050_22.07.1940 : André Dorard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
051_22.77.1940 : Charles Sauvage, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
052_22.07.1940 : Soldat Henri Rétrif, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
053_22.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
054_22.07.1940 : Angel Moutsis, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
055_22.07.1940 : Lucien Simon, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
056_23.07.1940 : Joseph Zeillet, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
057_23.07.1940 : Jean Grimaud, 1ère Division, 3e Régiment, 4e Bat. 14e Cie, 1ère Section (avec n° 55)
058_23.07.1940 : Émile Gautier, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie (avec n° 55)
059_23.07.1940 : Caporal Godbert, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 9e Cie
060_23.07.1940 : Louis Chauffour, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
061_23.07.1940 : Edmond Maillard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
062_23.07.1940 : Auguste Logeais, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
063_24.07.1940 : Sergent G. Claude, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
064_24.07.1940 : Alexis Leroux, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
065_26.07.1940 : Soldat François Chalot, 1ère Division, 3e Rgmt, 3e Bat. 10e Cie, 2e Section, Matricule 462
066_26.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
067_26.07.1940 : Soldat Arsène Lecourt, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie, 1ère Section
068_27.07.1940 : Chasseur Paul Hamelin, 1ère Division, 3e Régiment, 4e Bat. 16e Cie
069_27.07.1940 : Sergent P. Follveider, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
070_27.07.1940 : C. Brault, 1ère Division, 3e Régiment, 2e Bat. 8e Cie
071_27.07.1940 : Bruneteau, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 9e Cie (avec n° 70)
072_27.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
073_27.07.1940 : Sergent G. Claude, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
074_27.07.1940 : Manuel Robien, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
075_28.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
076_28.07.1940 : Albert Boulière, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
077_28.07.1940 : Maurice Jarry, 3e Division, 12e Régiment, 2e Bat. 8e Cie, 1ère Section
078_28.07.1940 : Soldat Robert Janin, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
079_28.07.1940 : Pierre Sauvaget, 3e Division, 11e Régiment, 2e Bat. 7e Cie
080_28.07.1940 : Lucien Simon, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
081_28.07.1940 : Soldat Charles Moreau, 1ère Division, 3e Régiment, 2e Bat. 5e Cie
082_28.07.1940 : Édouard Venard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
083_28.07.1940 : Élie Piau, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
084_28.07.1940 : Soldat Henri Rétrif, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
085_28.07.1940 : Alain Le Moal, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
086_28.07.1940 : André Dorard, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
087_28.07.1940 : Charles Sauvage, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
088_29.07.1940 : Ernest Vallée, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
089_29.07.1940 : Sergent Deshail, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
090_29.07.1940 : Soldat Paul Hamelin, 1ère Division, 3e Régiment, 4e Bat. 16e Cie
091_29.07.1940 : François Nicolas, 3e Division, 12e Régiment, 2e Bat. 8e Cie, 3e Section
092_29.07.1940 : Francis Pétel, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
093_29.07.1940 : Caporal Joseph Leray, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
094_30.07.1940 : Sergent-Chef Becker, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
095_31.07.1940 : Roger Legeay, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie (carte-lettre)
096_date non précisée : Soldat Gaudemer André, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
097_date non précisée : René Granger, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
098_date non précisée : Alexis Leroux, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
099_date non précisée : Le Loir Joachim, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
100_date non précisée : Joseph Jan, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
101_date non précisée : Paul Joubert, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 9e Cie, 3e Section
102_date non précisée : Léon Chrétien, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
103_date non précisée : Vital Loppé, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
104_date non précisée : André Caillaud, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
105_date non précisée : Soldat Gustave Vautcranne, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
106_date non précisée : Soldat Gustave Vautcranne, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 11e Cie
107_date non précisée : Sergent Deshail, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 10e Cie
108_date non précisée : Caporal Louis Sainsot, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie
109_date non précisée : François Rolland, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie (avec lettre n° 047)

Je recherche des éléments biographiques (date et lieu de naissance et de décès, préciser le département svp) et des photos d'époque (vers 1939/1940) concernant l'ensemble des prisonniers ayant écrit ces lettres :

- André DORARD, 1ère Division, 3e Régiment, 3e Bat. 12e Cie, né le 30 janvier 1917 à Paris (14ème arrondissement), décédé le 12 octobre 2004 à Cavaillon (source : Philippe Dorard, son fils).


La boulangerie Voegtli aussi

L'épicerie Finance n'était pas la seule à soutenir les prisonniers français emprisonnés au camp de Neuf-Brisach. Quand, dans les jours tragiques de la débâcle française de juin 1940, des soldats innombrables passèrent à Wintzenheim, le boulanger Louis Voegtli, maire de Wintzenheim, travaillait jour et nuit à son fournil pour fournir du pain en abondance aux combattants affamés et fatigués. Mais ceci n'était que le début d'un engagement actif au sein du Réseau Kléber-Alsace. Risquant sa vie, il utilisa ensuite sa voiture personnelle pour faire passer les Vosges à des dizaines de prisonniers français qui avaient pu s'évader des camps. Voici trois lettres qui témoignent de l'engagement de cet homme qui fut condamné à mort pour son patriotisme et mourut en déportation en Allemagne le 29 juillet 1944 :

Jeudi 4 juillet 1940 : Lettre de l'Adjudant-chef F. Delobée, prisonnier au camp de Neuf-Brisach (1ère Division, 4e Régiment, 2e Bataillon, 5e Compagnie) : "Madame et Monsieur et Mlle, Je viens vous remercier de tout cœur de votre colis bien reçu et qui m'a fait bien plaisir. Comme vous le voyez, nous sommes bien prisonniers. La santé est bonne et le courage aussi. Je pense que vous êtes en bonne santé. C'est ce que je souhaite de tout cœur. Vous savez, je me rappelle de vos bons souvenirs - où est ce temps là - et je garderai toujours un très bon souvenir. Recevez mes sincères amitiés et très bons souvenirs." (collection Micheline Revaud-Voegtli).

23 juillet 1940 : lettre de remerciements d’Etienne Mallet, prisonnier au camp de Neuf-Brisach (1ère Division, 4e Régiment, 2e Bataillon, 5e Compagnie) : « Chère Madame, J'ai reçu hier le colis que vous m'avez si généreusement envoyé, mais je ne trouverais aucun mot pour vous exprimer ma reconnaissance. Par votre gentillesse, vous augmentez encore les sentiments déjà très élevés que j’éprouve pour les Alsaciens ; aussi, comme je le désire, si j'ai la possibilité de revenir en Alsace, je ne manquerai pas de vous faire une petite visite de politesse. Croyez chère Madame à toute ma gratitude, et à mes sentiments respectueux, et pour votre famille, que se réalise tout ce que vous désirez de l'avenir.» (collection Micheline Revaud-Voegtli).

André Jenner a probablement fait partie lui aussi des prisonniers du camp de Neuf-Brisach. Transféré ensuite au Stalag XII C à Wiebelsheim/Rhein (pourquoi cette indication de Limburg ?) en Allemagne (matricule 37315), il écrit le 25 mai 1941 à la boulangerie Louis Voegtli de Wintzenheim, qui continue de lui adresser des colis :  « Chère Madame, Je vous remercie bien vivement pour les 3 colis que vous m’avez déjà envoyés. Comment me sera-t-il possible de vous rendre tout ce que vous avez fait pour moi. Je ne sais comment vous exprimer ma reconnaissance. Je m'excuse de ne vous avoir écrit plus tôt, mais nous sommes fort limités dans l'envoi de notre correspondance ; j'avais chargé ma femme de vous exprimer toute ma gratitude. Excusez la brièveté de cette lettre, mais la place est très limitée. Je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments respectueux, et de les transmettre aussi à Mr Voegtli et à vos demoiselles. » (collection Micheline Revaud-Voegtli). 

Nota : on remarquera l'adresse de la boulangerie à Winzenheim (orthographe allemande, sans "t"), Ober-Elsass (Haut-Rhin), Deutschland (les Nazis avaient purement et simplement annexé l'Alsace et la Moselle au Reich, considérant donc cette région comme faisant partie intégrante de l'Allemagne).


Neuf-BrisachPrisonniers à Neuf-Brisach

Marcel Poisot, l'un des prisonniers du camp de Neuf-Brisach, a publié un livre rédigé durant sa captivité. Il s'intitule " Prisonniers à Neuf-Brisach" et a paru en 1945 aux Éditions Jacques Vautrain (ouvrage couronné par l'Académie Française).

Ce livre a été écrit en captivité, de la première à la dernière ligne, entre juillet 1940 et janvier 1941. Commencé en Alsace, à Neuf-Brisach, il a été achevé à Nuremberg, Oflag XIIIA. On y voit l'état d'esprit de quarante mille prisonniers français dans les semaines qui suivirent le désastre, après l'immense coup de filet où ils avaient été ramassés. Ces quarante mille hommes avaient été cantonnés à la caserne Abatucci, puis dans la petite ville de Neuf-Brisach abandonnée depuis longtemps par sa population, car elle avait été évacuée comme celle de toutes les communes situées le long du Rhin.

Ce livre a été réédité en 2005

par l'Office de Tourisme

6 place d'Armes - 68600 NEUF-BRISACH

 

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Préface

 

Ce livre a été écrit en captivité, de la première à la dernière ligne, entre Juillet 1940 et Janvier 1941.
Commencé en Alsace, à Neuf-Brisach, il a été achevé à Nuremberg, Oflag XIII A. C'est même, soit dit entre parenthèses, dans cet Oflag XIII que l'auteur rencontra Jacques Vautrain, son futur éditeur.
Rentré en France en avril, comme chef d'une famille nombreuse, Marcel Poisot remit son manuscrit à la femme de son camarade, et dès février 1942 le volume était imprimé, mais comme on pense, soigneusement remisé dans la cave. Seuls, quelques exemplaires furent communiqués aux membres de l'Académie Française qui, avec le soin qu'elle eut toujours, pendant les quatre années noires, de manifester sa bienveillance envers les prisonniers (même s'ils avaient cessé de l'être) accorda un prix Montyon à l'ouvrage.
Le voici qui paraît au grand jour. Après beaucoup d'autres déjà. Mais il est certainement un des premiers qui aient été écrits et clandestinement composés. Il offre au surplus cette originalité de nous offrir le tableau d'une période restée dans l'ombre, et qui psychologiquement est remplie d'intérêt. On y voit l'état d'esprit de quarante mille prisonniers dans les semaines qui suivirent le désastre, après l'immense coup de filet où ils avaient été ramassés.
C'est un tableau presque idyllique, le tableau de ces premiers mois. Ces quarante mille hommes avaient été cantonnés dans une charmante ville d'Alsace abandonnées depuis longtemps déjà par sa population. Ils vivaient là sous le commandement et la responsabilité de leurs propres officiers, et ils s'imaginaient naïvement, à voir la bonhommie avec laquelle cette captivité commençait, qu'elle ne serait ni longue, ni terrible. Ils ne se doutaient pas de ce qui se préparait derrière eux. Les Allemands, pris au dépourvu par cette masse de prisonniers qui leur était tombée sur les bras, avaient été trop heureux de se délivrer, pour un temps, du souci de les garder, cependant qu'en arrière, du Rhin à la Poméranie, ils se hâtaient de préparer des camps destinés à les recevoir, et des camps qui n'avaient rien de l'aimable décor de Neuf-Brisach !
à suivre...

 


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