La Chapelle des Bois et le Chalet de l'ADEIF sur la colline du Rotenberg
(photo Gilbert Bombenger, 21 décembre 2012)
Georges Lind (photo Guy Frank, 17 août 2004)
Tout a commencé en 1952 quand le curé Marrer a organisé une cérémonie pour le baptême de la cloche de la chapelle des Bois. Je crois que les parrains et marraines étaient Louis Jung et Amélie Muller épouse Schaffar. Le curé a demandé au Club Vosgien, présidé par Ernest Meyer, d'organiser une buvette, mais le comité du CV n'a pas souhaité donner suite. Par contre, l'un de ses membres, Paul Schmitt, à proposé à l'ADEIF de relever le défi. Je suis monté avec Alfred Schaffar et Martin Grasser, et nous avons tenu cette buvette qui a connu une grand succès. Il faisait beau et il y avait foule sur le Rotenberg.
L'année suivante, lors de la messe, l'ADEIF a de nouveau organisé une buvette à la chapelle des Bois et Henri Schoelkopf a préparé la première soupe aux pois, à l'air libre. Le succès remporté par cette manifestation a conduit l'ADEIF à construire le calvaire mémorial, à la mémoire des camarades tombés au front. L"architecte" en était Martin Grasser. Chaque samedi, on se donnait rendez-vous près de la Laurentia, puis nous montions à pied, par le Waldlaweg avec nos pelles et nos pioches sur le dos.
En 1958, grâce à Alfred Schaffar, nous avons pu acheter un terrain devant la chapelle. Le président de la section, Ernest Schneider, nous a procuré un chalet qui avait servi à loger les sinistrés de Bennwihr. On l'a démonté un 8 mai, puis remonté sur le Rotenberg. Pendant les travaux de terrassement, auxquels a participé le maire Robert Sibler, le chalet était entreposé au "Treschmaschinaschopf", le hangar de la batteuse.
Les tables et les chaises nous avaient été fournies par le dépositaire de boissons Bernard Meyer. Nous avions trois tables rondes et 2 lampes à pétrole suspendues, qui nous ont été volées, tout comme le drapeau du Vélo-Club offert par son président Émile Kempf.
L'ADEIF a aussi organisé deux feux de la Saint-Jean, une fois près de son chalet sur le Rotenberg, une autre fois près du chalet du "Gaz-Mann" Jacob.
Source : Georges Lind, entretien avec Guy Frank le 8 mars 2004
Georges Lind, né à Colmar le 27 mai 1922, est décédé à Colmar le 4 mars 2005 dans sa 83ème année.
Montage du chalet. On reconnaît de gauche à droite : Ernest Schneider (2ème) et Marcel Arndt (4ème). Georges Lind se trouve sur le toit.
(collection Georges Lind)
Le sapin et le drapeau annoncent la pose de la charpente
(collection Georges Lind)
Groupe de membres de la section ADEIF de Wintzenheim à la fin du montage du chalet. On reconnaît de gauche à droite :
Sur le toit : Marcel Arndt
Debout : Camille Rinnert, Albert Muller, Mme Schneider, Alfred Schaffar
Assis : X..., Ernest Schneider, Georges Lind, Paul Beyer, Joseph Vorburger, Martin Grasser, René Zind
(photo Alphonse Voegtli, 1959)
L'intérieur du chalet-buvette était accueillant, avec ses tables rondes et ses belles lampes à pétrole
(Photo René, collection Lucien Brenner)
Chalet du Rotenberg
Construit en 1958 par les membres de l'Association des Évadés
et Incorporés de Forge de la Guerre de 1939-1945
près du Mémorial-autel du Calvaire.
Lieu de rencontre des membres, amis, promeneurs
sur ce beau site de la
Chapelle des Bois.
Cession de cette propriété en 1997 à la
Commune de Wintzenheim
Partenariat avec la commune, inauguré le 24 mai 1999.
Le Président, Raymond Freudenreich
Le Maire Guy Daesslé
Sur la terrasse du chalet ADEIF, de gauche à droite :
Maurice Gassmann, Antoine Abt, Monique Gassmann
(photo Guy Frank, 8 août 2004)
Antoine ABT est décédé à son domicile le 3 janvier 2022 dans sa 97e année. Il était né le 20 juillet 1925 à Colmar, au foyer de Marcel Abt et de Victorine, née Schaal, dans une fratrie de cinq enfants. Il avait été scolarisé à Ribeauvillé jusqu’au début de la guerre. En 1943, il avait été affecté au Reichsarbeitsdienst (RAD), avant d’être incorporé de force dans la Wehrmacht en octobre de la même année. Après un passage au Danemark, il s’était retrouvé sur le front russe, avant un retour sur le front de l’Est en Prusse Orientale. Blessé au combat en octobre 1944, et une seconde fois en mars 1945, il avait été transféré à l’arrière dans un hôpital militaire, où il avait été fait prisonnier par l’armée américaine en avril 1945. De retour dans ses foyers en juin 1945, Antoine Abt avait fait sa carrière professionnelle, durant quarante ans, dans l’administration postale, ainsi qu’à la mutuelle de la même entreprise. En 1966, il avait déménagé à Wintzenheim où il s’était investi dans le bénévolat, notamment au Club vosgien et à l’Association des évadés et incorporés de force (Adeif), section qu’il avait présidée à partir d’avril 2001, succédant à Raymond Freudenreich. Il était d’ailleurs le dernier survivant des incorporés de force de la commune.
(L'ALSACE du 11 janvier 2022)
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