Henri Gilet, engagé volontaire en septembre 1944 dès l'âge de 18 ans, était
affecté au 3ème escadron / 2ème peloton sur le char Metz commandé par le
capitaine Arnaud Détroyat tué aux combats d'Orbey en décembre 1944 et
remplacé par le capitaine Gauthier. C'est à Orbey que Henri Gilet reçut la croix
de guerre avec étoile de bronze "citation à l'ordre de la brigade".
Henri Gilet a participé aux combats de Belfort, Héricourt, Orbey, Colmar où il est entré en tête avec les éléments du général Schlesser et donc les autres chars de son peloton, le Maroc II, le Marseille, le Maubeuge. Puis l'Autriche et la Bavière.
Henri Gilet a été sur différents chars : le Metz, le Maroc II, également sur le char Mistral II en juillet 1945.
Source : Pierre Gilet (son fils)
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1er Régiment de Cuirassiers Citation à l'Ordre de la Brigade Après approbation n° 375 en date du 24 janvier 1945 de Monsieur le Général Commandant la 3ème DIA le Général SCHLESSER Commandant le C.C.4 cite le Cuirassier de 2ème Classe GILET Henri du 3ème Escadron du 1er Cuirassiers. Aide-pilote du char "METZ", très courageux, volontaire pour toutes les missions dangereuses, s'est toujours montré un précieux auxiliaire pour son chef de char, en particulier le 16.12.44 au combat d'Orbey. La présente citation comporte l'attribution de la - Croix de Guerre - avec étoile de bronze Héricourt, Dannemarie, Orbey, Colmar, Karlsruhe, Königsbach, Pforzheim, Nagold, Stuttgart, Waldsee, Bregenz |
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Char Metz (collection Pierre Gilet)
Char Marseille (collection Pierre Gilet)
Char Maroc II, Henri Gilet est à droite (collection Pierre Gilet)
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Cuirassiers tués22 novembre 1944 : PONSART René, RAPHAEL Fortuné, HUYOT Maurice, PANTALACCI Jacques, LASSERE François23 novembre 1944 : EL THAMI BEN AOMAR 26 novembre 1944 : DUMARCHAIS Jérôme, FRIEDRICH Ernest, LEFORESTIER Léopold, BUISSON René, BARBIER Jean 27 novembre 1944 : FERRIE Vincent, PY René, SALLINIER Charles, BRICNET Eugène, MUNOZ Joachim, HERNANDEZ François 28 novembre 1944 : MARIA Arthur 08 décembre 1944 : MOHAMED BEN LAHCEN 10 décembre 1944 : EMMANUEL Jean, BONTEMPS Pierre, BOUCAUD Antoine 11 décembre 1944 : NICOLAS André |
Cuirassiers tués15 décembre 1944 : KAHSA Pierre, PERSONNE Georges16 décembre 1944 : DETROYAT Arnaud, WELTER René, RIVIERE Gaston, BROYER Maurice, BOTTINO Jean 17 décembre 1944 : RENAUL Yves, PAULMARD Armand 21 décembre 1944 : PAGEAUD Émile 24 décembre 1944 : GUIDAT Roland, SIMOND Jean 27 janvier 1945 : CESARINI Jacques 30 janvier 1945 : MOHAMED BEN BARK, CAMP René, SOLER Jean 31 janvier 1945 : BILLA Paul 02 février 1945 : EDOUARD Robert, ROSI Michel, MORINEAUX Pierre 04 février 1945 : FOURCADE Robert |
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Justus meus ex fide vivit
Mon juste vit de la Foi.
Celui que nous pleurons aujourd'hui, celui qui nous a été si cruellement
enlevé en plein combat était un Juste, envers Dieu, envers les autres et
lui-même.
Il
rendait à chacun son dû partout. Souvenez-vous, revoyez-le : cette belle
figure si timide de caractère mais allant jusqu'à se fâcher si quelque
chose allait contre le droit.
Nous avons beau chercher dans nos
mémoires, nous ne trouvons jamais quelqu'un dont il ait dit un jour :
"Celui-là, je ne peux pas le voir". De même, nous ne lui trouvons pas
d'ennemi. Ah vraiment il était juste !
Revoyez-le vivre, quel souci
du parfait en tout et partout. La préparation de ses hommes et de ses
officiers au combat, elle fut minutieuse et parfaite, tant et si bien
que si impromptu il fallait présenter quelque chose on se tournait vers
ce jeune Capitaine et personne ne trouvait à redire.
Au combat il fut
lui-même, pas téméraire, non, donnant quand il fallait donner, mais tout
ayant été minutieusement préparé. Ce lui était un crève-cœur de voir
son Escadron divisé et dans ce cas extrême quelles recommandations ne
faisait-il pas à ceux qui n'allaient plus être directement sous ses
ordres.
Aussi, quelle stupeur fut le jour où l'on apprit que ce
lutteur avait été rappelé brutalement à Dieu.
Mais où donc prenait-il
son calme ? Où donc puisait-il ce pouvoir d'être parfait ? Dans sa Foi.
Ah oui il vivait sa Foi. Issu d'une famille profondément religieuse qui
lui donna avec le Baptême une éducation parfaite, il sut puiser la force
de la lutte, il fut toujours fidèle aux promesses de son Baptême, étant
religieux sincère sans forfanterie mais sans faiblesse.
Sa Force, il
la trouvait dans la prière : "Mon Père, quand donc viendrez-vous dire la
Messe à l'Escadron ?"
Il aimait voir le Bon Dieu descendre au milieu
de ses Chars près de son Mistral II. Sa Force, sa Foi il l'augmentait
dans de ferventes communions, dans de courtes visites au
Saint-Sacrement. Quand il trouvait une Église il s'arrêtait, venait
saluer son Dieu.
Il vivait sa Foi et de sa Foi, et cela explique
tout.
Aussi, bien que sa perte nous soit cruelle, elle est comme un
réconfort pour nous et ceux de sa famille qu'il laisse si tragiquement.
Du haut du ciel il les bénira et nous bénira. Demandons lui ensemble
aujourd'hui d'adoucir la douleur de sa femme et de ses parents, de leur
donner à eux et à nous la Force d'être comme lui un serviteur parfait de
Dieu et de notre Patrie.
Donné le 8 janvier 1945 à la
Croix-aux-Mines
pour le Service funèbre du Capitaine Arnaud DETROYAT
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