WINTZENHEIM 39-45

Condamné à mort : Albert Buhl

Albert BUHL : condamné à mort

Né le 3 février 1902 à Hohrod (Haute-Alsace annexée), ouvrier d’usine, résistant communiste arrêté en 1942, Albert Buhl a été guillotiné le 6 novembre 1942 à Stuttgart (Wurtemberg, Allemagne).

Arrêté le 22 juillet 1942 à Wintzenheim, il est emprisonné à Colmar, puis à Strasbourg. Premier militant communiste traduit devant le Sondergericht à Strasbourg, il est condamné à mort le 22 octobre 1942. Son crime était d’avoir écouté les radios étrangères et tenté de démoraliser des soldats allemands en adressant une lettre signée d’un faux nom à un caporal allemand combattant sur le front russe. Cette lettre annonçait la défaite imminente de l’Allemagne et la victoire des Russes et de leurs alliés tout en lui suggérant de déserter. Condamné à mort pour « diffusion de fausses nouvelles et propagande défaitiste en faveur du bolchevisme », il est décapité le 6 novembre 1942 à la prison de Stuttgart.

Le 22 juillet 1947, le Maire de Wintzenheim, Officier d’état-civil, transcrit l’acte de décès établi par l’officier de l’état civil des déportés au Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le 18 juillet 1947 dans le registre de l’état-civil de sa commune, conformément à l’ordonnance N° 45256. En voici le texte : « Le six novembre mil neuf cent quarante-deux à cinq heures vingt minutes est décédé à Stuttgart, (Allemagne), Buhl Albert, tréfileur, né le trois février mil neuf cent deux à Hohrod (Haut Rhin) domicilié en dernier lieu à Wintzenheim Haut-Rhin, 13, rue des Laboureurs, fils de Buhl Barbe, ouvrière de fabrique, époux de Wienhoft Marie Joséphine, tisseuse. Transcrit par Nous, Eugène Bouillon, mairie de Wintzenheim le vingt-deux juillet mil neuf-cent quarante-sept. Signé Bouillon ».

La Médaille de la Libération lui est attribuée, à titre posthume, par décret du 15 juin 1946. Le Journal officiel de la République française décide, par arrêté du 3 novembre 1987, de faire apposer la mention « Mort en déportation » aux actes et jugements de décès d’anciens déportés et, en l’occurrence, à l’acte de décès d’Albert BUHL. L’arrêté fait appliquer la loi n°85-528 du 15 mai 1985.

Société d’Histoire de Wintzenheim, Marie-Claude Isner, Daniel Morgen

Sources :
- Le Maitron, Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier et du Mouvement social, en ligne. https://maitron.fr/spip.php?article147620, notice BUHL Albert par Léon Strauss, version mise en ligne le 3 juillet 2013, dernière modification le 21 août 2020.
- Archives municipales de Wintzenheim - Actes de décès. En mentions marginales : Ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, 27, rue Bellechasse, Paris VIIème - Registre n°65 - Dossier N°51.490. Transcription N° 18.
- Musée de l’Ordre de la Libération : Dossier Albert Buhl. Proposition du Préfet du Haut-Rhin de la Médaille de la Résistance, 05.02.1946.

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WintzenheimSabotage par lettre anonyme

Les Alsaciens et les Lorrains ont utilisé avec un véritable génie la lettre anonyme pour saper le moral allemand. On en jugera d'après l'histoire d'Albert Buhl que les « Strassburger Neueste Nachrichten » racontèrent, le 22 octobre 1942, en ces termes :

 Albert Buhl, de Wintzenheim près de Colmar, s'était procuré l'adresse d'un soldat allemand qui se battait sur le front russe. Il lui adressa une lettre signée d'un faux nom. Il s'y livrait à des considérations « éminemment judicieuses » au sujet de la défaite imminente de l'Allemagne et de la prochaine victoire des Russes et de leurs Alliés. Cet individu avait pleine conscience du caractère délictueux de ses agissements. On le voit par le raffinement dont il fit preuve en rédigeant et en envoyant cette lettre à un caporal allemand qu'il ne connaissait pas. Il avait eu l'audace d'écrire que, lui aussi, il était un soldat allemand, se trouvant dans un hôpital d'Alsace pour une grave blessure qui lui avait mutilé la main. Faute de pouvoir écrire personnellement, disait-il, il faisait écrire cette lettre par un camarade de chambre.

 Dans sa lettre, Buhl avait donné des renseignements insensés sur la situation en Alsace et il avait peint la situation militaire du Reich sous les plus noires couleurs. Il avait supplié son correspondant de mettre bas les armes, de déserter, de passer aux Soviets et de ne pas oublier d'entraîner avec lui le plus grand nombre de camarades possible. Ainsi, pensait Buhl, la force offensive de l'armée allemande diminuerait et la guerre finirait bientôt.

Condamné à mort, fut exécuté le 6 novembre 1942. Il avait fait preuve, dans l'usage de la lettre anonyme comme moyen de sabotage, d'une imagination puissante.

Source : RAFALES du 1er decembre 1945



Pas de pitié pour le sabotage de l'armée allemande

Strassburger neueste Nachrichten du 22 octobre 1942 (1ère partie)   ZOOM

Strassburger neueste Nachrichten du 22 octobre 1942 (suite et fin)   ZOOM


Médaille de la Résistance

Wintzenheim

5 février 1946 : avis favorable du Préfet du Haut-Rhin pour l'attribution de la Médaille de la Résistance
(source : Musée de l'Ordre de la Libération)


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