Clément HELFER : condamné à mortNé le 30 janvier 1920 à Colmar, Clément HELFER, instituteur, est, au début de la guerre, domicilié rue de la Chapelle, à Wintzenheim-Logelbach (Haut-Rhin). Son enfance est marquée par la perte de sa mère à l’âge de cinq ans et de son père à seize ans. Malgré tout, il parvient à suivre une formation d’instituteur. Muté d’office en 1941 en Bade dans le cadre de la Umschulung, il est affecté dans l’Ortenau d’abord à Schweighausen-Schuttertal puis à Teningen, avant d’être arrêté par la Gestapo dans cette commune le 25 janvier 1943 et d’être relevé de ses fonctions par un arrêté du Chef de l’administration civile allemande en Alsace le 5 mars 1943 à cause de son inculpation d’espionnage. Dès juin 1940 en effet, Clément Helfer s’était engagé dans le réseau de renseignements "Uranus-Alsace" puis du SR "Kléber" avec le grade d’agent P2 et recueillait des renseignements militaires et économiques au sein du pays de Bade. Le 14 juillet 1941, il franchit, avec ses compatriotes Paul Gasser et Oscar Fega, la frontière de l’Alsace et de la France occupée, créée par l’article 2 de la Convention d’Armistice du 22 juin 1940, pour rencontrer le chef du réseau Uranus-Kléber. Ils sont arrêtés à Champagnolle (Jura), puis incarcérés à la prison de Besançon pour y être interrogés. On ne retient contre eux que le franchissement interdit de la frontière et on les refoule en Alsace en août 1941. Mais, inculpé d’espionnage et d’atteinte à la sûreté de l’État, Clément Helfer est de nouveau arrêté le 25 janvier 1943 et mis en détention préventive à la prison d’Offenburg (Bade-Wurtemberg). Son dossier, instruit par le Tribunal du peuple, est envoyé le 30 mars 1943 au Tribunal de guerre du Reich dans le cadre de la liste des affaires n°105 concernant vingt détenus. Après y avoir apposé les tampons « Geheim » (secret de l'instruction) et « Haftsache » (inculpation pénale), le greffe du tribunal renvoie le dossier au Tribunal du Peuple le 5 avril 1943. Le 3 novembre 1943 à Strasbourg, le Tribunal du peuple, présidé par le terrible juge Roland Freisler juge et condamne à mort Clément Helfer, Paul Gasser et Louis Voegtli. Les peines sont commuées en peine de prison et Clément Helfer est incarcéré à la prison de Stuttgart puis affecté en juillet 1944 à un commando suicide (Himmelfahrtskommando) chargé de désamorcer les bombes alliées non explosées. Clément Helfer trouve la mort le 2 août 1944 au cours d’une de ces opérations à Wesseling-Widdig, près de Cologne (Rhénanie du Nord). La plupart des vingt autres inculpés échapperont à la mort à l’exception de Clément Helfer, d’Oscar Fega, de Paul Gasser, de Charles Lamouche, de Louis Voegtli et d’Émile Wetterwald. Après la guerre, la mention « Mort pour la France » et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) sont attribués à sa mémoire. Il est homologué comme agent des Forces françaises combattantes (FFC). Son nom figure sur le Mémorial des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale (ASSDN) à Ramatuelle (Var). Société d'Histoire de Wintzenheim, Marie-Claude Isner, Daniel MorgenSources : |
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Lycée Bartholdi ColmarIllustration : dessin de Pierre SturmImprimerie et Edition des Dernières Nouvelles de Colmar |
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Clément HERFERNé le 30 janvier 1920 à Colmar,élève du Lycée Bartholdi de 1928 à 1938. |
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Portrait de Clément HELFER |
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Liste alphabétique des noticesHommage aux morts de la guerre 1939-1945avec années de naissance et de décès. |
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Clément HELFER, né à Colmar le 30.01.1920, instituteur, domicilié en 1943 à Wintzenheim-Logelbach, rue de la Chapelle
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