WINTZENHEIM 39-45

Wintzenheim : les dommages de guerre (suite)


Les dommages les plus importants subis à Wintzenheim durant la Seconde Guerre Mondiale sont dus aux combats de la Poche de Colmar, en décembre 1944 (quartiers de Logelbach et rue du Logelbach à Wintzenheim) et janvier 1945 (Wintzenheim-centre), jusqu'à la Libération. Ils ont été largement décrits dans le livre WINTZENHEIM 1939-1945.

Voici encore quelques témoignages et photos concernant les dégâts causés, soit avant le 2 février par les tirs d'obus alliés qui cherchaient à anéantir les positions allemandes repérées dans la commune, soit par les tirs ennemis qui ripostèrent lors de leur retraite à la Libération et dans les jours qui suivirent.


WintzenheimLa maison Moser, 9 rue des Laboureurs, endommagée par un obus le 10 janvier 1945. De gauche à droite : M. Vedovati et Ermenegildo Pagura (maçons), Albertine Moser, Gérard Moser (assis sur le mur), Louis Moser (collection Gérard Moser)

9 rue des Laboureurs (10 janvier 1945)

L'obus qui a coûté la vie à Henri Sutter, à fait une autre victime, le petit Claude Comartin qui jouait à ce moment-là dans la rue des Laboureurs.

Claude Comartin était le fils de Florence Comartin (née Steinbrunner en 1919), originaire de Wintzenheim. Elle habitait Strasbourg, mais quand son mari fut incorporé de force, elle est revenue à Wintzenheim, auprès de sa famille accueillie dans la cave des Moser, 9 rue des Laboureurs. Dans l'après-midi du 10 janvier 1945, le petit Claude (né à Strasbourg en 1938) joue dans la rue. Il confectionne un bonhomme de neige. Quand sa mère entend les tirs d'artillerie, elle lui crie : "Claude, viens vite dans la cave, te mettre à l'abri !". Mais il est déjà trop tard... Les Alliés stationnés du côté d'Ammerschwihr et de Sigolsheim cherchent à détruire un véhicule de transmissions allemand repéré dans une cour 11 rue des Laboureurs. L'obus tombe sur la maison voisine, le 9, celle où habitent les Moser. Les éclats tuent net Henri Sutter qui revient de la fontaine où il venait de bavarder avec André Kunegel, et blessent au ventre le petit Claude, qui s'adresse à une voisine : "Je saigne au ventre, vous croyez que c'est grave ?" avant de s'écrouler. Il est évacué à l'hôpital de Colmar où il décède deux jours plus tard, dans la matinée du 12 janvier, en même temps que plusieurs victimes du tragique incendie de la rue de la Victoire...

Source :  témoignage de Gérard Moser, Saint-Louis, recueilli par Guy Frank le 25 janvier 2005



 49 rue Clemenceau - Maison Brauneisen (12 janvier 1945)

Wintzenheim

Le vendredi 12 janvier 1945, peu avant la tragédie de la rue de la Victoire, un obus tombe entre la maison du Dr Kretz et celle de la famille Brauneisen, aux 47 et 49 rue Clemenceau.

Wintzenheim

Au premier plan, en Alsacienne, Ginette Brauneisen avec Gérard et Annie. A l’arrière : Jean-Pierre Wackenthaler (appuyé contre le mur), et, à droite, Mme Eugène Brauneisen et Charles Fuessinger

(collection Gérard Brauneisen)


WintzenheimLe deuxième obus a surtout endommagé les dépendances (collection Marcel Meyer)

8 rue Clemenceau - Maison Meyer (13 janvier 1945)

Le 13 janvier 1945, au lendemain du drame de la rue de la Victoire, des tirs d'artillerie touchèrent la maison et le commerce du marchand et réparateur de cycles Alfred Meyer, 8 rue Clemenceau (angle place des Fêtes), causant des dégâts importants aux bâtiments. Le fils, Marcel Meyer, raconte :

Il était 9 heures du matin. Neuf personnes étaient présentes dans la maison : mes parents Alfred et Joséphine Meyer et moi, Laurent et Émilie Schwald et leur fille Cécile (ma cousine), ainsi que trois militaires qui occupaient une pièce de notre logement réquisitionnée par l'armée allemande.

Un premier obus a touché la maison d'habitation et le magasin construits entre 1870 et 1880 (15% de destruction). La deuxième grenade a détruit la buanderie et le WC datant de 1916 (80%), le garage  (20%) et le poulailler (60%) construits en 1936, et une gloriette de 1922 (10%). 

Source : témoignage de Marcel Meyer recueilli par Guy Frank le 28 décembre 2005



9 rue Clemenceau - Cheval Blanc (après la Libération)

Wintzenheim

Détail d'une gravure d'avant 1913 (collection Guy Frank)

Wintzenheim

Le Cheval Blanc en 1963 (collection Brunette Maurer)

Marcel Meyer se souvient aussi qu'un obus allemand toucha, au lendemain de la Libération, le pignon de l'actuel Espace du Cheval Blanc. Il fait remarquer que sur la façade de cette bâtisse historique qui abritait autrefois une cour colongère, les tuiles de couleur de la rangée supérieure ont été remplacées par des modèles plus récents, et que le sommet touché par le tir d'obus n'a pas été reconstruit, ce qui nuit à l'équilibre architectural du pignon à redans.

Source : témoignage de Marcel Meyer recueilli par Guy Frank le 10 décembre 2005


Wintzenheim7 rue de la Chapelle - Maison Holtz

Maison Charles Holtz, à l'époque 3 rue de la Vallée

(actuellement 7 rue de la Chapelle)

(collection Henri Maire)



Quelques exemples de dommages subis par Logelbach


WintzenheimDe gauche à droite :
Mme Dumoulin née Arbogast,
Albert Klufts fils de cheminot,
Christiane Benner née Rissmann,
son père Charles Rissmann, chef de gare au Logelbach,
et M. Arbogast, garde-barrière.

La gare

La gare du Logelbach (actuelle mairie-annexe) a elle aussi subi des dommages de guerre. On aperçoit sur la photo, devant la fille, l’obus qui a causé le trou béant. Il n’a pas explosé, et a été retrouvé dans la cuisine du chef de gare, située au premier étage.

(collection Christiane Benner, photo mise à disposition par Roger Gerardin, Logelbach)



La poste et une maison des établissements Herzog

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L'ancienne poste située au 10 rue A. Hirn a servi jusque dans les années 1970. L'immeuble sert actuellement de lieu de culte

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Ces deux maisons rue Schwoerer, qui se trouvaient dans l'emprise des usines Herzog, sont actuellement gérées par la Colmarienne du Logement

Dans l'enceinte de l'usine Herzog

 

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La villa Herzog qui servait d'immeuble de bureaux est située dans l'enceinte de l'actuelle école Mathias Grunenwald (École Steiner)

 

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Dans l'un des bureaux dévastés,
ce fauteuil, presque intact, porte le monogramme E T (E. Tablin)

(coll. Gérard Dupont, Société d'Histoire du Val d'Orbey)


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